L’année 2014 commence bien !
La semaine dernière nous étions en Espagne, au soleil en pleine Garrigue Catalane, à Margalef.
Ce village du parc national de la Sierra del Montsant, est situé environ 70km au Nord-Ouest de Tarragone. C’est un des lieux phares de la grimpe hivernale pour les adeptes du monde entier. Le climat y est particulièrement agréable, de plus le cadre est assez magique. La Catalogne est bien connue des grimpeurs mais aussi des touristes pour ses paysages sauvages et ses villages typiques.
La garrigue catalane
Jérémie et moi n’avons pas eu trop de mal à motiver les copains pour partager cette superbe semaine de vacances…
Avec un savoyard toujours à fond pour grimper (Victor), un haut-savoyard aventurier (Flo), une colombienne curieuse (Sara), deux sudistes passionnés d’escalade (Robin et Antoine) et cinq grenoblois motivés (Jérem, Solène, Mathilde, Julien et Audrey).. Nous formons une fine équipe.
On est contents d’être là !
El Alberg de Joventud « El Raco de la Finestra » à Margalef était parfaite pour nous accueillir.
Un catalan passionné, Jordi Pou, a créé cette auberge il y a quelques années pour héberger les grimpeurs des sites environnant. Il a équipé plus de 400 voies à Margalef, en partie financées par son topo en vente à l’auberge.
A nous dix, nous avions une annexe rien pour nous avec chambres et douches et partagions la salle commune pour les bières et les repas. A l’unaminité, rien à redire, c’est top !
Salle commune de l’auberge
A Margalef, on trouve : un joli village au fond d’un vallon, une épicerie et surtout des falaises à perte de vue. La route qui y mène est magnifique mais serpente tellement que le moindre trajet ressemble vite à une séance de montagne russes. On se demande bien comment il est possible de construire des virages pareils.
Les routes catalanes
Entrons dans le vif du sujet : les falaises.
Margalef, secteur du Laboratori
Les secteurs du bas de Margalef forment un dédale de grosses boules, de piliers et de murs entre lesquelles la route serpente. On passe de l’un à l’autre en quelques pas, en échangeant nos impressions avec les autres grimpeurs. C’est très convivial et on découvre des centaines de voies sur du conglomérat gris et orange, à longueur variable, allant du 5 au 9b !
Parfois, les départs sont plutôt blocs et pour les meilleurs d’entre nous (Victor, Jerem, Flo et les sudistes), la « canne à pêche » s’est avérée plutôt utile pour cliper les premiers points.
Victor dans le départ de « La bombi » 8b au Laboratori
Dès le premier jour, nous avions hâte d’aller tâter ce caillou si particulier et réputé.
C’est dans les secteurs de Can Torxa, Cingles del Moli, El Laboratori et quelques autres que nous passons les premiers jours, chacun à son niveau. Y’à pas à dire, on est ravis et il y en a pour tous les goûts et surtout pour tout les niveaux !
Le petit groupe à Can Torxa
Sur les secteurs du haut, l’ambiance est un peu différente. Les voies y sont beaucoup plus longues et très impressionnantes (parole de petite grimpeuse émerveillée), car déversantes pour la plupart. Bien entendu ça va de paire avec la difficulté : à peine une ou deux voies d’échauf dans le 6a-b, les autres s’échelonnent du 6c au jusqu’au 9a.
Victor en plein vol dans un 8a à Espadelles
Au secteur de l’Espadelles au soleil, le rocher est orange éclatant par endroit et le cadre est beaucoup plus beau qu’en bas, car on surplombe tout le vallon et le soleil est présent presque toute la journée. On se balade le long d’une large vire (jolie mais pleine de poussière je dois dire).
Secteur de l’Espadelles
Côté tourisme aussi, on en a pris plein la vue. Entre deux séances d’escalade, les plus curieux d’entre nous se sont baladés dans la région, et ça valait le coup (paroles de touristes).
Solène, Mathilde, Julien, Flo et moi avons passé une journée à Tarragone, très belle ville romaine au bord de la mer, chargée d’histoire.
Les touristes admirant Tarragone
Elle appartient au patrimoine mondial de l’Unesco grâce à l’ensemble archéologique de Tarraco. De nombreux vestiges romains jalonnent encore tout le centre historique, en quelques heures nous n’avons même pas eu le temps de tout visiter !
Tarragona
A voir : l’amphithéâtre antique, les murs romains, la cathédrale et le forum provincial avec sa terrasse panoramique.
Le front de mer
La balade sur le front de mer est tout aussi sympathique et nous avons bien apprécié le petit resto « tapas » du midi. 😉 On termine la journée par une petite pause sur la plage, la belle vie.
Après la soirée plutôt festive du nouvel an…
Ambiance en el Raco de la finestra !
…tout le petit groupe a pris la route pour visiter Siurana de Prades, sans doute un des plus beaux endroits qu’il m’a été donné de voir.
Village de Siurana
Ce petit village est perché sur un piton rocheux, surplombant une nature sauvage, une rivière turquoise (Riu Siurana) et aussi et surtout, des falaises hallucinantes.
Les falaise de Siurana
Verticales, immenses, rouges-orangées-bleutées.
Ca met l’eau à la bouche. Jérémie et moi espérons y revenir pour grimper !
Jérémie et Audrey devant les falaises
Avant de retourner chez nous dans les Alpes et pendant que les garçons grimpeurs se font les bras dans des voies majeures du secteur de l’Espadelles, nous sommes allés visiter le célèbre monastère cistercien de Poblet pour le dernier après midi.
Le monastère de Poblet
Superbe et étonnamment bien entretenu. Nous avons pris de jolies photos au milieu des colonnes, d’ailleurs je décerne à Julien la palme de la patience pour nous avoir supportées toute l’après-midi. 🙂
Notre Sélection de Voies
Jérémie
Buoux puis Margalef, plus de doutes : les trous ma nouvelle religion ! En cinq jour je n’aurais cessé de m’extasier sur ces formations rocheuses et la beauté des mouvs, voila en vrac les voies qui m’ont le plus marqué :
Tout d’abord « Chachi qui chapi » LE 7a de Can Torxa, fait à vue le premier jour. Cette voie est sur-fréquentée certes, mais quand vous y aurez mis les pieds vous comprendrez pourquoi. 25 mètres de grimpe en léger dévers sur un superbe mur orangé, c’est bourré de trous coupants et c’est très homogène, un vrai plaisir.
Rob dans « Chachi qui chapi » 7a
Toujours à Can Torxa tout à droite du secteur un 6b, un 6b+ et un 6c sont à faire. Ça déroule dans du vertical, les trous y sont très nombreux les préhensions sont un peu à travailler le tout donne une escalade plutôt intéressante.
Un vrai gruyère ce rocher !
Au secteur Cingles de Moli ne ratez pas « El espinazo del diablo » 7a+. Le départ est un peu bloc mais la fin déroule sur des superbes colos, complètement atypique pour Margalef; Même si j’y ai pris une fessée j’ai adoré.
Colos démentielles dans « Espinazo del diablo »
Pour finir à Espadelles je recommande les trois 6c voisins que sont « Supermaña », « Guilache » et « Stareh ». De styles différents ces trois voies sont absolument majeures.
On à aussi fait un beau 7a+ malheureusement sans nom, que j’ai enchainé au premier essai. Dernière et plus belle croix du séjour pour moi car à la première montée c’était loin d’être gagné ! Cette voie présente 4 sections assez différentes, c’est assez long et il faut bien résister dans la dernière section où il y a un beau vol à se mettre (Flo peut témoigner). La voie se situe sur la droite du secteur elle est voisine de deux autres 7a+.
Au départ du 7a+ sans nom
« Stareh » 6c
Audrey
Vous l’avez compris, à Margalef il y en a pour tous les goûts. Voici un petit best-of des voies dans le 5-6 qui m’ont le plus marquées et que je recommande 🙂
« Segallosa », 6a
Dans le secteur Cingles de Moli, « Segallosa » est sans doute mon plus beau 6a. C’est un pilier assez court, bien vertical, avec des beaux mouvements sur des trous magnifique hyper sculptés.. J’ai adoré !
Petit pas de dalle dans « Bon Rottlo », 6a
Pour ceux qui cherchent des voies faciles, la façade en dalle en 5-6 du secteur de Cingles de Moli est idéale. D’ailleurs les moins aguerris d’entre nous s’y sont fait bien plaisir.
Le 6a « Bon Rottlo » est une belle dalle sans grande difficulté que j’ai enchaînée à vue, joli avec un petit pas au début.
Je recommande aussi « Follet Tortuga », une voie en 5+ d’une belle ampleur, environ 25 mètres assez grandiose sur du rocher magnifique.
Une succession de trous sur une superbe dalle au début, des mouvements amples sur des belles strates, et une fin verticale sur du rocher orange à trous francs.
« Follet Tortuga », 5+ (Can Torxa)
Pour finir, je recommande « Escalagmita », 6a+, un classique du secteur Can Torxa ! Alternant dièdre et fissure, cette voie possède un rocher incroyable. Comme son nom l’indique, elle est tellement sculptée par l’eau et colorée qu’on croirait grimper dans une grotte.
Petit bémol tout de même pour le passage patiné au milieu de la voie qui complique un peu l’affaire …
Solène dans la fissure de « Escalagmita », 6a+
Pour en voir encore plus, les plus belles photos de grimpe de la semaine se trouvent dans le portfolio.
Bonjour,
Je projetes d’aller à Marga prochainement et j’aurais souhaité savoir s’il y avait beaucoup de voies dans le 6a/6b notamment par secteur.
(Genre pas un ou deux 6a par secteurs mais une dizaine plutôt)
Merci d’avance et continuez comme ça ! Les photos sont très belles !
Bonjour Maxime !
Merci pour ton message, ça fait bien plaisir. 🙂
Alors, Margalef est un site assez polyvalent et très accessible même pour les grimpeurs dans le 6. Quand j’y suis allée, je grimpais dans le 6a / b également est je me suis régalée.
Il y a beaucoup de voies dans 6 et d’assez intéressantes surtout dans les secteurs du bas. Leur nombre dépend des secteurs, mais de toute façon ils sont rapprochés avec à peine 5/10 min de marche d’un secteur à l’autre. Je te conseille de regarder un topo pour en savoir plus car je ne me souviens pas de tous les secteurs.
Sinon, celui du haut (Espadelles) est magnifique mais il faut mieux avoir un niveau 6c min pour en profiter à fond !
Je pense que tu vas apprécier le séjour. Compte de décembre à mars pour grimper face sud, et à partir de Pâques pour grimper à l’ombre par beau temps sur les autres secteurs (je ne les ai pas encore testés).
Bonne grimpe !