Après Margalef en décembre 2013, l’Espagne nous manquait ! On en parlait depuis des mois, on regardait des vidéos sur internet, bref on était plus qu’impatients d’y être… Pour le nouvel an 2014, direction Siurana de Prades, en Catalogne. Ce petit village perché sur un piton rocher nous avait déjà tapé dans l’œil l’année dernière, comme en témoignent les quelques photos dans notre article Margalef – Nouvel an en Catalogne.
On commence cet article avec un petit montage vidéo souvenir de notre belle semaine ! Bonne visite.
Cette année, notre joyeuse bande s’est constituée des savoyards Victor et son frérot Antoine, Florian notre colombien motivé, Guillaume un agréable aventurier converti à l’escalade par Flo, mon amoureux Jérémie, et moi, la seule fille parmi tous ces grimpeurs virils ! (la chance!). En partance d’Annecy, de Chambéry, de Grenoble et de Saint Etienne, nous avons réussi à faire rentrer tous nos bagages et nos 12 gambettes dans une seule voiture, direction le soleil d’Espagne le sourire aux lèvres et les chaussons dans la valise. De plus, nous avons retrouvé là-bas les « sudistes » Robin et Antoine, en provenance de Dignes et de Gap.
Au programme 6 belles journée de grimpe intensive, et si 6 nuits (plus ou moins) reposantes au camping de Siurana. Le village étant situé à plus de 1000 mètres d’altitude dans les collines catalanes, nous avons choisi comme logement un mobil’home pour 6 personnes, pour nous protéger des -10 degrès nocturnes. Si certains grimpeurs motivés dormaient en tente ou même au pied des falaises dans de gros duvets, le froid polaire ne nous tentait pas tellement ! Heureusement que nous avons réussi à faire fonctionner tant bien que mal notre poêle à granulés pour dormir au chaud.
La journée, c’est une autre histoire. Le soleil est présent de 9h à 17h30, c’est un pur bonheur.
Le premier jour, nous choisissons les secteurs Can Piqui Pugui, Can Marges de Baix et Can Marges de Dalt. Pour une marche d’approche optimisée, ne faites pas comme nous en traversant la jungle catalane des sentiers du bas ! La vire du haut des secteurs et beaucoup plus praticable et le temps de marche passe de 25 à 10 minutes.
Jerem dans « El Tiempo se ha reido de los que no han Venido », 6c
Tandis que Victor et son frère vont tâter du rocher dans les dévers de Piqui Pugui, Guillaume, Jérém, Flo et moi enchaînons les jolies voies des autres secteurs. C’est parfois un peu engagé mais les dalles à trous sont plutôt sympathiques pour commencer le séjour. Seul bémol, les secteurs du bas sont un peu dans les arbres, ce qui rend la vue moins spectaculaire que depuis la vire.
La journée passe vite et déjà nous assistons à notre premier coucher de soleil sur le Riu Siurana !
A la tombée de la nuit, nous nous offrons une petite virée détente au village de Siurana. Quelques restos tapas nous mettent l’eau à la bouche, mais pour le premier soir Guillaume à promis de nous en préparer de toutes pièces ! On rejoint donc les autres loulous au camping pour le premier apéro de la semaine.
Le lendemain, nous choissons tous de grimper sur les secteurs Can Melafots et Ca la Isabel, exposés sud et surplombant le Riu Siurana depuis une immense vire. Dès le matin, le soleil réchauffe nos petits doigts engourdis et nous encourage. Sur la photo, vous pouvez voir Antoine en jaune qui s’échauffe dans un joli 6c+.
Pendant que Guillaume et moi travaillons « Viernes 13 », 6a+, Florian et Jérém font dauber leurs biceps dans « Antuan Piruleo », 8a.
Le dévers et l’immense pilier du secteur Ca la Isabel a de quoi faire frémir plus d’un touriste ! Florian, Victor, Jérémie et Antoine y passent la journée, travaillant les mouvements des trois sublimes voies du 7c au 8a qui surplombent la vire.
Aujourd’hui encore, le soir tombe assez vite et nous rejoignons le camping heureux, pour apéro, repas et une bonne partie de tarot. La lumière qui inonde la vire rend l’ambiance plutôt magique, jugez par vous-même…
Après une bonne nuit de sommeil, tout le petit groupe part à la découverte des secteurs de Siuranella, de l’autre coté de vallon. Ces falaises immenses et impressionnantes nous narguaient depuis l’année dernière… Il est temps d’aller y poser les pattes.
Victor, Jérem et Flo commencent la journée par un 7a à vue, sous nos yeux admiratifs. Le rocher est plutôt en dalle, avec du crépi magnifique qui attaque le bout des doigts. Les voies sont longues, entre 30 et 40 mètres ! D’ailleurs, le 6a en dièdre que Guillaume et moi avons fait était plutôt intense pour un début de journée.
Victor dans « Enganyapardals », 7a.
Jérem fait une pause thé sur la vire après avoir enchainé sa voie, on y est bien malgré le petit vent du nord qui se fait tout de même sentir.
Durant l’après-midi, Guillaume et moi allons grimper dans un secteur plus facile où regorgent les 6a : « L’Herbolari ». L’afluence des grimpeurs vacanciers rend l’accès aux voies un peu compliqués, mais les dalles ne manquent pas d’interêt. Guillaume le téméraire enchaine « Dj. Pallus », 6a+ sur 30 mètres, et un IV+ très engagé.
Pendant ce temps, Jérem vole dans un magnifique 7a+ pas si facile que ça. L’ensemble et très impressionnant et plutôt photogénique ! C’est déjà la fin de journée. Pour ma part je n’ai pas fait grand chose pour cause de fatigue prématurée, mais l’énergie revient de plus belle pour la suite de la semaine.
Coucher de soleil sur Siuranella Centre.
Les deux jours suivants, nous retournons aux secteurs Can Melafots et Ca la Isabel qui nous comblent de bonheur.
Jérémie, Florian et Victor enchaînent au coucher du soleil « Boys don’t cry », 7c qui constituera l’une de leurs plus belles croix du séjour.
Victor force dans le départ bloc de « Boys don’t cry »…. Et il sort la voie à vue !
Quant à Guillaume et moi, on se met le combat dans « Gat Reggae », 6c. Ca passera le lendemain, 1er janvier, après un réveillon bien arrosé et une nuit pourtant courte… Y’a pas à dire, on est ravis. C’est certes soft pour un 6c car des bacs sur la gauche permets d’éviter un pas dur en haut, mais la croix fait du bien au moral. Cette voie constitue le deuxième 6c de toute ma vie, enchainé grace aux encouragements des garçons au pied de la voie. Quelle chanceuse !
Florian savoure sa croix au coucher du soleil…. Il est content !
Jérémie, bien fatigué après son essai gagnant dans le 7c, se fait plaisir dans une voie facile à la tombée du jour.
Le dernier jour, Jérém, Flo, Guillaume et moi changeons de secteur pour Espero Primavera. Ce grand mur orangé regorge d’impressionnantes voies dans le 7 que Jérémie et Florian essayent à vue. On y croise même la grimpeuse pro Alizée Dufresse qui nous impressionne par son aisance dans les 7b+ qu’elle enchaine les uns après les autres.
Flo se donne dans « Papagora » 7b+.
Guillaume clôture son séjour par deux belles ascensions : « Maruera de l’Ull Viu » 6a, ainsi que le difficile 6b « Tant s’en fo ». Pendant ce temps, Jérémie et Flo enchainent à vue « Remena Nena », 7a, et les frères savoyard Vic et Antoine se prennent des plombs dans un beau 7c+ à Siuranella Sud.
Pour nous remettre de nos émotions, rien de tel qu’un bon burger sur la route du retour en France, en attendant de nouvelles aventures… Difficile de revenir à la réalité après un séjour aussi magique ! Les paysages, le rocher de Catalogne et l’ambiance sauvage et ensoleillée à l’espagnole a de quoi rendre accro plus d’un grimpeur. A bientôt !
Ca me manque déjà… :’)
Bravo pour ces belles escalades et les photos superbes . On voit pas souvent Audrey en photo ..lolo74
Merci 🙂 Ces vacances étaient au top. Flo m’a envoyé quelques unes de vos photos de Kalymnos, ça fait rêver aussi ! Normal que je sois peu sur les photos, c’est moi qui ai endossé le rôle de paparazzi pour cette semaine.